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Dérèglement climatique : l’urgence à s’adapter

Canicules, inondations, sécheresses… Les effets du réchauffement climatique sévissent déjà en France comme dans le monde entier. Bien sûr, il faut tout faire pour en limiter la hausse en baissant nos rejets de gaz à effet de serre. Mais une autre lutte est cruciale : adapter notre pays à ces tendances que l’on sait désormais inéluctables. La question n’est plus de savoir s’il faut s’adapter mais comment le faire.

S’adapter au changement climatique : ça veut dire quoi ?

C’est prendre acte de la réalité.

Villes fournaises, feux de forêts, sécheresses, pluies diluviennes…. Longtemps présenté comme lointain, le changement climatique nous touche déjà de plein fouet. Nous le voyons tous. En cause : le réchauffement de la Terre : +1,1° dans le monde, et +1,7° en France depuis l’ère pré-industrielle (1850-1900). Les scientifiques sont unanimes : à moyen terme, que l’on parvienne à réduire fortement nos émissions de gaz à effet de serre ou non, il faudra faire face à une aggravation de ces tendances.
Avec des conséquences sur tous les plans : notre santé et celle des écosystèmes, notre économie, notre société. Il faut se préparer dès maintenant à ces conséquences et à ces nouveaux risques. Pour en limiter les dégâts mais aussi profiter des opportunités ouvertes. Car oui, s’adapter au changement climatique présente aussi des co-bénéfices : par exemple, végétaliser les villes pour les rafraîchir est aussi source de bien-être pour les habitants et favorise la biodiversité.

L’adaptation se définit comme un ajustement au climat réel ou prévu et à ses effets afin de modérer les dommages ou de tirer parti des opportunités bénéfiques (GIEC,2022).

Des solutions existent, elles sont à déployer massivement partout

Concrètement, il s’agit de mettre en place des mesures qui vont limiter les conséquences des impacts du changement climatique : c’est très vaste, puisque cela concerne tous les milieux, populations et secteurs d’activités. C’est aussi très lié au territoire concerné car ces impacts sont spécifiques aux caractéristiques géographiques et socio-économiques de chaque région (il n’y a pas les mêmes impacts en montagne et sur le littoral par exemple).
Renaturer les villes pour les rafraîchir, restaurer des zones humides pour limiter les risques d’inondation, adapter les bâtiments aux canicules, faire évoluer les pratiques agricoles, planter des espèces résistantes à la sécheresse, repenser l’économie des stations de montagne, relocaliser les maisons exposées à l’érosion du littoral… quantité de solutions existent en fonction de la problématique du territoire. Elles ont déjà fait leurs preuves sur le terrain. Elles sont à amplifier rapidement sur tout notre territoire. Elus, acteurs économiques, citoyens… chacun est concerné, tout le monde peut agir à son niveau.

Plus tôt nous nous préparerons, plus nous aurons le choix des solutions et surtout la capacité pour agir. Agir tôt coûtera moins cher que si l’on repousse l’échéance.

S’adapter n’est pas renoncer : il faut continuer à limiter le plus possible le réchauffement climatique

Parler d’adaptation, ce n’est pas abandonner la lutte pour limiter le réchauffement climatique. Le niveau de réchauffement de la Terre est entre nos mains puisque nous en sommes la cause : ce sont nos émissions de gaz à effet de serre qui font augmenter la température sur Terre. Ce n’est pas parce qu’on prépare notre pays à un niveau élevé de température qu’on ne peut pas, et qu’on ne doit pas, dans le même temps, tout faire pour diminuer nos rejets de gaz à effet de serre. Comme le résumait le climatologue italien Filippo Giorgi il s’agit de "gérer l’inévitable, éviter l’ingérable".

Atteindre la neutralité carbone en 2050

Afin de limiter les impacts du changement climatique, l’Accord de Paris signé en 2015 prévoit de contenir l'élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de +2°C par rapport aux niveaux pré-industriels et de poursuivre l'action menée pour limiter cette élévation à 1,5 °C. Pour stabiliser le réchauffement climatique, il faut au minimum arriver à la « neutralité carbone » à échéance désormais rapprochée, c’est-à-dire ne pas émettre plus de gaz carbonique que ce que nous sommes capables d’absorber, notamment en renforçant les puits de carbone (sols, forêts, produits bois, zones humides…). C’est ce qu’on appelle la politique d’atténuation.
La France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. La deuxième Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) adoptée en 2020 détaille la feuille de route de la France pour atteindre cet objectif. Chaque dixième de degré compte. Notre monde d’aujourd’hui, à +1,1°C, n’est pas le même que celui à +0.9°C des années 2000. Chacun peut le sentir. Le monde futur à +1,5°, +2° ou 3°C ne sera pas celui d’aujourd’hui. Chaque fraction de degré supplémentaire se traduit par des événements climatiques plus extrêmes : vagues de chaleur, sécheresses, pluies diluviennes… Alors faisons tout pour limiter le réchauffement au maximum !

Infographie Météo-France (à partir des données monde du GIEC)

Infographie Météo-France (à partir des données monde du GIEC)

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