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Le changement climatique est d’abord perçu au titre de ses conséquences négatives pour le tourisme, notamment pour le tourisme de montagne, le tourisme fluvial et le tourisme littoral. Pour autant, si le changement climatique comporte globalement des risques pour le tourisme, il peut également présenter des opportunités pour certaines régions, à condition de s’y préparer.

En France, les conséquences du changement climatique ont déjà de nombreux impacts sur le secteur touristique : diminution du manteau neigeux en montagne, baisse des débits des cours d’eau, hausse du niveau de la mer, cyclones plus intenses, dégradation des récifs coralliens, températures élevées en ville…

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Les tendances futures montrent que, en été, le changement climatique se traduira par une dégradation du confort et une baisse de l’attractivité dans le Sud. À l’inverse, des températures plus clémentes sont susceptibles d’attirer beaucoup plus de touristes en Bretagne, en Normandie, sur la côte atlantique et en montagne, ce qui nécessite de réfléchir aux conditions de leur accueil, notamment en termes de partage de l’eau en période de pénurie, d’accessibilité et de protection des paysages.

En hiver, se posera la question de la viabilité des stations de ski de moyenne montagne. Dans les Alpes, 143 domaines skiables bénéficient actuellement d’un enneigement fiable. En cas de réchauffement de 2°C, cela ne sera plus le cas que pour 96 stations et seulement 55 stations pour un réchauffement de 4°C. Dans les Pyrénées centrales, l’épaisseur moyenne de la neige pourrait se réduire de 50% selon les estimations les plus optimistes. L’érosion des côtes, phénomène naturel qui pourrait être amplifié par le changement climatique, aura également un impact sur les stations balnéaires.

Si des mutations importantes sont à attendre pour le tourisme, l’appréhension des conséquences du changement climatique est très complexe en raison de la nature de la demande touristique, composée de très nombreux paramètres. Cette vulnérabilité face au changement climatique sera renforcée ou limitée selon les stratégies que développeront à la fois les touristes et les territoires, y compris pour maîtriser leurs déplacements et/ou proposer des offres de déplacement ou de transports en commun adaptés. Le tourisme est en effet fortement lié à la qualité de l’environnement local, qui est source d’attractivité pour la clientèle tout en étant exposée aux pressions environnementales générées par la fréquentation touristique.

Les territoires ont commencé à prendre conscience de la problématique du changement climatique en France métropolitaine et ultra-marine, notamment du fait des effets déjà perceptibles mais la nécessaire adaptation du secteur mobilise encore assez peu (et très diversement), notamment du fait de la multiplicité des acteurs, tant publics que privés, en particulier de PME, qui le compose et de la nature transversale des sujets qu’il valorise.

Il est donc nécessaire que les acteurs, publics et privés, intègrent l’adaptation au changement climatique dans leurs réflexions et initient les travaux nécessaires pour développer des activités résilientes au changement climatique et respectueuses des écosystèmes locaux. C’est le sens des actions ECO-3 et ECO-4 du deuxième plan national d’adaptation au changement climatique.

Que faire ?

Le travail de fond sur l’offre de prestations touristiques, l’accessibilité, la mutation des emplois touristiques, notamment saisonniers, ainsi que sur la rénovation du parc d’hébergement vieillissant doit être engagé. Ce travail devra également inclure le tourisme culturel, notamment à travers l’adaptation des bâtiments (musées par exemple), la prise en compte des effets îlot de chaleur, notamment des cœurs historiques des villes, et l’adaptation du patrimoine naturel au sein duquel se situe le patrimoine culturel. Ses résultats pourront être intégrés dans les schémas de développement touristique.

La réflexion par filière souligne les interactions entre les acteurs et peut favoriser une prise de conscience transversale, par exemple les risques financiers des investissements dus au changement climatique sont portés à différents niveaux (assureurs, banques, porteurs de projets et collectivités territoriales). Autre exemple, de nombreuses activités touristiques dépendent et impactent la ressource en eau. La production de neige artificielle présente ainsi un impact sur la consommation d’eau, prélevée par pompage ou dans le meilleur des cas par captation des ruissellements, mais plus souvent avec la mise en place de retenues dédiées : la question des prélèvements d’eau en tête de bassin, en période de gel et donc d’étiage des cours d’eau, quand la consommation en eau et les besoins d’épuration dans les stations sont les plus forts pose un problème majeur de maintien de la qualité des eaux. La hausse des températures hivernales affectera également la capacité à produire de la neige artificielle de manière efficace, conduisant d’une part à l’augmentation des coûts pour sa production et, d’autre part, à la diminution du nombre de jours aptes à la production artificielle de neige.

Des projets de territoires partagés qui intègrent les politiques publiques sectorielles permettraient d’interroger plusieurs thématiques à la lumière du changement climatique pour accompagner la résilience de l’économie touristique locale, par exemple la question de la ressource en eau, la résilience de la filière bois et des filières agricoles, l’évolution de l’attractivité résidentielle des territoires, la gouvernance territoriale…

C’est le cas de la démarche des « Ateliers des territoires », pilotés localement par les Directions Régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement et les Directions départementales des territoires et qui associent les élus locaux et leurs services, ainsi que les partenaires de l’aménagement et de l’économie territoriale pour dégager des enseignements pouvant alimenter d’autres territoires confrontés à des problèmes équivalents.

Que dit le PNACC 2 ?

L’appropriation du sujet du changement climatique sera étendue dans la filière tourisme à travers le développement et le partage de connaissances visant à faire de l’adaptation la norme et non plus l’exception. L’objectif sera d’accompagner les différentes filières dans le développement d’activités résilientes et respectueuses des écosystèmes sur lesquels ces filières s’appuient.

Le cluster tourisme des outre mer d'Atout France, qui est en charge de définir et de mettre en oeuvre une stratégie de promotion touristique des outre mer, mettra l’adaptation au changement climatique à l’agenda de ses travaux sous l’impulsion du ministère des Outre mer (MOM) et d’Atout France. Au travers de son plan d'actions, le cluster pourra intégrer la dimension durable du tourisme ultra marin face au changement climatique.

Dans la suite des « ateliers des territoires » en montagne qui ont mobilisé six territoires tournés vers l’économie du ski, le MTES promouvra auprès des collectivités et acteurs concernés un modèle de développement plus résilient en moyenne montagne permettant le développement de nouvelles activités adaptées au changement climatique.

Pour en savoir plus sur le Plan National d'Adaptation au Changement Climatique

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