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Pêche et Aquaculture

Les ressources naturelles sont le socle de l’activité de pêche et d’aquaculture. Ces deux activités sont donc directement impactées par les effets du changement climatique et également particulièrement exposées à l’augmentation des risques naturels et sanitaires liés. Renforcer la résilience des filières de la pêche et de l’aquaculture au changement climatique pour qu’elles continuent de contribuer à notre alimentation, tel est l’objectif des actions ECO-5 et 6 du deuxième plan national d’adaptation au changement climatique

Des impacts déjà visibles et qui vont s’aggraver.

Le dernier rapport du GIEC sur l’océan et la cryosphère le confirme :

  • Jusqu’à présent, l’océan a absorbé plus de 90 % de la chaleur excédentaire dans le système climatique. D’ici 2100, il absorbera jusqu’à 7 fois plus selon les scénarios d’émissions élevées.
  • Le réchauffement des océans réduit le mélange entre les couches d’eau, ce qui entraîne une diminution de l’apport d’oxygène et de nutriments nécessaires à la faune et à la flore marines.
  • L’océan, qui a absorbé 20 à 30 % des émissions de carbone d’origine humaine depuis les années 1980, devient plus acide. Cette acidification, qui a déjà des répercussions sur la vie marine, va se poursuivre.
  • Les modifications de l’océan entraînent un bouleversement général des espèces marines, comme la disparition des récifs coralliens et le déplacement des plantes et des animaux de l’Équateur vers les pôles à une vitesse annuelle de 52 km en surface et de 30 km en profondeur depuis 1950.

Les conséquences du changement climatique sur l’océan affectent déjà la pêche maritime en France. Des espèces tropicales apparaissent ainsi sur nos côtes, tandis que plusieurs espèces d’eau froide sont moins abondantes.

 

 

La pêche et l’aquaculture sont très dépendantes des ressources naturelles (ressource en eau (douce et salée) et ressources naturelles utilisées dans l’alimentation pour l’aquaculture, productivité et bon fonctionnement des écosystèmes d’eau douce, littoraux et marins et ressource en eau pour la pêche), ce qui les rend très vulnérables au changement climatique.
Certains facteurs de dégradation amplifient ou se cumulent avec les effets du changement climatique sur les écosystèmes d’eau douce, littoraux et marins : pollution d’origine chimique et tellurique (~80%), organique et thermique, artificialisation des côtes et estuaires, augmentation des espèces invasives, plastiques en mer, etc.

Plusieurs défis à relever.

Pêche professionnelle :

La productivité des écosystèmes côtiers et aquatiques dont dépendent les différentes pêches (continentale, estuarienne, hauturière, etc.) est directement influencée par le changement climatique : l’élévation de température, l’acidification et l’eutrophisation des eaux ont des effets sur la croissance et la reproduction des espèces, notamment sur le plancton, entraînant des modifications des chaînes trophiques, ainsi que la migration des espèces commerciales. Les effets du changement climatique sur les stocks halieutiques et leurs conséquences sur les pêcheries sont actuellement mal connus, les bouleversements que laissent présager les observations actuelles rendent inéluctables la nécessité d’une adaptation rapide de la pêche maritime.

Conchyliculture :

Les exploitations conchylicoles existantes sont confrontées à un usage toujours plus contraint du littoral, mais seront également confrontées à l’évolution climatique notamment à travers l’apparition ou le développement de nouvelles maladies susceptibles de perturber voire d’anéantir les cycles de production d’espèces de coquillages devenues plus sensibles ou plus fragiles. En modifiant les paramètres du milieu, le changement climatique va provoquer des modifications dans la structuration des écosystèmes (modification des aires de répartition des espèces, modifications en termes d’écologie microbienne…). Cette modification de l’équilibre des paramètres pourra être propice au développement de maladies mais aussi à la fragilisation des larves (calcification des coquilles en présence d’une eau plus acide) et/ou le déplacement des lieux habituels de leur captage. Les étiages sévères seront également de plus en plus fréquents, ils seront très problématiques pour le maintien d’une courantologie minimale et d’un apport en eau douce nécessaires à la survie des parcs conchylicoles de reproduction.

Pisciculture :

Les exploitations existantes seront confrontées à l’apparition de nouvelles maladies susceptibles de perturber voire d’anéantir les cycles de production d’espèces de poissons devenues plus sensibles ou plus fragiles. Pour les piscicultures à terre, le changement climatique est susceptible d’avoir des impacts sur la ressource en eau, notamment en termes de quantités via des étiages sévères de plus en plus fréquents pouvant amputer les capacités de production des sites piscicoles. Les approvisionnements en ressources naturelles pour la constitution des aliments seront rendus plus difficiles si ces dernières deviennent moins abondantes. Ce qui aura des répercussions sur le coût de l’aliment (premier poste de dépenses en pisciculture). Le changement climatique est susceptible de modifier la distribution et la sensibilité de certaines espèces de poisson vectrices de maladies ou de parasites et d’entraîner la manifestation à des périodes différentes de maladies infectieuses saisonnières, voire l’apparition de nouvelles maladies.

Focus Outre-mer

La pêche et l’aquaculture sont des enjeux particulièrement forts dans les outre-mer et d’une manière générale dans le développement des territoires littoraux pour les activités marines. Le développement d’espèces invasives telles que les sargasses gêne fortement l’activité de pêche dans les zones concernées (Antilles mais aussi Guyane). Certaines collectivités d’outre-mer sont situées dans des zones où l’impact du changement climatique sur les ressources disponibles contraint la filière pêche à s’adapter rapidement, en limitant ses captures pour certaines espèces traditionnelles et en en ciblant de nouvelles (parfois invasives comme le poisson lion). Ces contraintes se répercutent sur les unités de transformation et rendent aussi nécessaire la recherche de nouveaux marchés pour préserver l’activité économique.

Renforcer la résilience de la pêche et de l’aquaculture

Afin de renforcer la résilience des filières de la pêche et de l’aquaculture au changement climatique, il est important de cerner les conséquences du changement climatique sur les captures et l’élevage d’espèces commercialisées et la viabilité économique du secteur amont et aval et de sensibiliser les acteurs sur ces impacts.

Il s’agira d’accompagner l’adaptation des pratiques de pêche aux conséquences du changement climatique, en conduisant notamment les évolutions réglementaires nécessaires (par exemple via la prise en compte de l’incidence de la migration des populations dans la répartition des possibilités de pêche et quotas pour permettre aux professionnels de prélever les espèces nouvelles présentes sur leurs zones de pêche (exemple du thon rouge désormais présent sur le littoral des Hauts-de-France), dans le respect des équilibres écologiques). Cela pourrait nécessiter d'adapter les navires de pêche afin de permettre une réduction des émissions de gaz à effet de serre via des progrès techniques notamment en matière de systèmes de propulsion (diesel-électrique, hydrogène, ...).

Il s’agira également d’accompagner l’adaptation de la filière aval, y compris les consommateurs, pour valoriser les nouvelles espèces favorisées par le changement climatique.

Il faudra également mieux intégrer les besoins de la pêche et de l’aquaculture dans les politiques de gestion de l’eau douce, et agir efficacement sur les autres facteurs de dégradation des écosystèmes (diminution des rejets de polluants par exemple).

Les conséquences du changement climatique (événements extrêmes, débits des cours d’eau, température) sur la viabilité à long terme de l’implantation des sites de conchyliculture et de pisciculture devra être étudiée, de même que les risques sanitaires qu’elles impliquent.

Cet accompagnement nécessite un diagnostic partagé entre scientifiques et professionnels.

Que dit le PNACC 2 ?

De nouvelles orientations seront proposées par le Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation (MAA) en partenariat avec les acteurs des filières, les organismes compétents et les associations pour rendre la pêche et l’aquaculture plus résilientes au changement climatique en lien avec l’aménagement du territoire, la préservation de l’environnement et des écosystèmes et pour prévoir l’accompagnement de la transition des filières.

La filière pêche, la conchyliculture et la pisciculture seront spécifiquement accompagnées par le MAA en partenariat avec les acteurs des filières et organismes compétents et les associations vis à vis de l’accroissement des risques sanitaires et zoosanitaires liés au changement climatique.

Pour en savoir plus sur le Plan National d'Adaptation au Changement Climatique

Des exemples d’actions

 

  Leviers d'action adaptation au changement climatique pour Adapter la pêche et l'aquaculture au changement climatique

En savoir plus

Ressource incontournable

Fonte des glaciers, niveau des mers qui s'élève, dégradation des écosystèmes...

Le GIEC dévoile son rapport spécial sur les océans.

Le rapport spécial "Océan et cryosphère dans le contexte du changement climatique a été approuvé le 24 septembre 2019 par les 195 pays membres du GIEC (groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat).

Les scientifiques Samuel Morin, Jean-Pierre Gattuso et Alexandre Magnan décryptent la situation et les solutions pour agir.

Accéder au rapport.