RÉSUMÉ
Source : ANR - Agence Nationale de la Recherche
Les changements climatiques globaux ont amplifié depuis les années 1970 les phénomènes de maladies épidémiques, de surmortalités de coquillage, d’efflorescences d’algues toxiques et d’autres types de proliférations. La conchyliculture en particulier est vulnérable à une augmentation de la fréquence des maladies causée par le réchauffement climatique. En France l’enjeu est de taille pour l’ostréiculture, qui représente la première industrie aquacole du pays. L’industrie ostréicole, qui repose sur l’exploitation de l’huître du Pacifique Crassostrea gigas, traverse en effet la crise la plus grave de son histoire depuis l’introduction de cette espèce dans les années 1970. Depuis 2008 le taux de mortalités de C. gigas d’un an est extrêmement élevé, sur l’ensemble du territoire ostréicole Français. La présence d’un génotype particulier de l’ Ostreid herpesvirus et de vibrions est généralement liée aux surmortalités. Ce phénomène est une source d’inquiétude majeure pour l’avenir de l’ensemble des acteurs de la filière ostréicole : éleveurs, producteurs, associations et autorités publiques. Face à ce problème, le projet GIGASSAT va mettre en place un programme de recherche intégrée et participative afin d’étudier les impacts socio-économiques et environnementaux du changement global sur l’industrie ostréicole.
Le projet GIGASSAT propose d’observer, d’analyser et d’aider à gérer les écosystèmes ostréicoles en étudiant les effets du changement global sur la santé et la physiologie des huîtres, ainsi que sur l’état écologique et économique de leurs écosystèmes de production. L’acquisition de nouvelles connaissances et compétences en écologie, physiologie, pathologie et épidémiologie, élevage, modélisation, économie et sciences sociales se fera de manière transversale et collaborative, et permettra à GIGASSAT d’élargir l’éventail des solutions nécessaires à la viabilité et à la durabilité de l’ostréiculture.
Quatre axes structurent le projet : (1) observer les changements environnementaux et socio-économiques des 10-20 dernières années dans les écosystèmes ostréicoles, au regard des épisodes récents de mortalités, (2) analyser, par des expériences de laboratoire et de terrain, les effets des paramètres environnementaux sur la propagation des maladies et des mortalités, (3) modéliser et prédire la transmission des maladies et la propagation des mortalités, évaluer les mesures de contrôle des épidémies, et finalement proposer des solutions pour améliorer l’état économique et écologique d’une industrie ostréicole vulnérable au changement global, et (4) communiquer les résultats aux ostréiculteurs, associations et acteurs institutionnels de la filière. Le projet durera 42 mois et réunira 10 partenaires et 6 collaborateurs issus d’institutions de recherche publique et d’entreprises privées.