Ce projet de recherche porte sur l'adaptation des agrosystèmes dans les petits territoires insulaires face aux changements globaux avec comme terrain d'application privilégié les petites Antilles françaises. Le choix de ces petits territoires insulaires tient au fait qu'ils cristallisent le panorama des enjeux liés aux mutations planétaires en cours, et qu’ils sont représentatifs de la diversité des milieux tropicaux. Les changements globaux affectant ces espaces concernent l’un de leur secteur clé : l'agriculture. La prise en compte de cette réalité invite ainsi à s’interroger sur la pérennité de ce secteur d’activité.
L’hypothèse principale est qu’un certain nombre d’évolutions agrotechniques, organisationnelles, institutionnelles et territoriales sont à conduire notamment à l’échelle des exploitations pour rendre viable l’activité agricole dans son ensemble. Les pratiques développées à l’échelle des exploitations rendent compte de et participent à la résilience et la durabilité des filières auxquelles elles appartiennent. L’originalité de ce programme de recherche tient dans l’articulation entre les sciences du vivant (agronomie, zootechnie, écologie), les sciences de la société (économie, gestion, géographie) et les sciences exactes (mathématiques, analyse numérique, informatique) afin de déterminer les trajectoires d’évolution des agrosystèmes étudiés sous l'effet des changements globaux et d’en analyser les capacités adaptatives c’est-à-dire leurs capacités de réponse face aux chocs.
De manière pragmatique, ce travail doit permettre la création d’un outil d’aide à la décision quant aux options d’adaptation à privilégier par les différents acteurs du secteur agricole. Dans une perspective de recherche-formation-action, un outil mathématique de viabilité sera développé pour être utilisé comme un instrument d’animation dans un processus de gouvernance locale. Il s'agira de mieux éclairer les choix en termes de spéculations agricoles, de modes de production et de distribution de la production, compte tenu de la fragilité et/ou de la rareté des ressources exploitées, des rendements économiques et des retombées sociales attendues.