RÉSUMÉ
Source : Site internet du projet
Le projet européen EPOCA (European Project on OCean Acidification) a été lancé en juin 2008 avec l'objectif d'étudier les conséquences biologiques, écologiques, biogéochimiques et sociétales de l'acidification des océans.
Le consortium d'EPOCA réunit plus de 160 chercheurs de 32 institutions et 10 pays européens (Allemagne, Belgique, France, Grande Bretagne, Islande, Italie, Norvège, Pays-Bas, Suède et Suisse).
La recherche d'EPOCA se divise en quatre thèmes.
Thème 1: il se focalise sur les changements historiques et présents de la chimie des océans et la biogéographie des organismes clés. Des méthodes de paleo-réconstruction sont utilisées sur plusieurs archives, entre autres sur des foraminifères et des coraux profonds, afin de déterminer la variabilité passée de la chimie de la mer (chimie des carbonates, nutriments et métaux traces) et pour lier cette variabilité aux observations actuelles. Nous regardons également des paramètres biologiques tels que la distribution géographique et la quantité de planctons présents dans les océans. Les planctons sont prélevés à l'aide d'un CPR (Continuous Plankton Recorder), un appareil permettant d'échantillonner des planctons en continu à bord des navires de commerce dans le cadre de leurs trajets habituels.
Thème 2 : s'intéresse aux effets de l'acidification des océans sur les organismes et écosystèmes marins. Plusieurs méthodes sont utilisées (de l’échelle moléculaire et cellulaire à l'écosystème entier, en passant par l’organisme) pour étudier des processus biogéochimiques importants comme la calcification, la photosynthèse et la fixation d'azote. Les organismes sont exposés aux concentrations de CO2 correspondantes aux niveaux prévus pour la fin du siècle. Ces expériences sont conduites dans le laboratoire ainsi que sur le terrain et se concentrent sur des organismes clés, d'un point de vue écologique, sociétal et économique. La capacité d'adaptation des organismes est évaluée. Les études sont conduites dans des zones susceptibles d'être les premières touchées par l'acidification des océans, comme l'Atlantique du Nord et l'océan Arctique.
Thème 3 : il combine les résultats des thèmes 1 et 2 dans des modèles climatiques afin de calculer les changements et effets d'ici 2100. Une attention particulière est consacrée aux cycles du carbone, de l'azote, du fer et du soufre pour déterminer de quelle manière ils seront affectés et rétroagiront eux-mêmes sur le climat.
Thème 4 : a pour objet de synthétiser les résultats des autres thèmes pour déterminer s'il y a des “tipping points” (ou seuils) qui, s'ils sont dépassés, entraîneront un état nouveau et irréversible. Un tipping point possible peut être une valeur particulière du pH qui provoquera des perturbations telles qu'un retour au système initial sera impossible. Ces informations ainsi que le niveau de réduction des émissions de CO2nécessaire pour éviter d'atteindre ces seuils seront communiquées aux industries, aux politiciens ainsi qu'au grand public.